Bienvenue à tous sur le blog Fragments de Cerveau, consacré aux citations, aux mots d'esprits, à l'humour noir, aux poèmes, aux stances, aux extraits de films, et tous autres jeux de mots. Je vous souhaite une bonne lecture et quelques éclats de rires.




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dimanche 18 janvier 2009

« Aux yeux de quiconque a lu l'histoire, la désobéissance est une vertu primordiale de l'homme.
C'est par la désobéissance que s'est accompli le progrès, par la désobéissance et la révolte. »

Oscar Wilde extrait de L’âme humaine sous le régime socialiste
LE CABINET DE TOILETTE

Voici le cabinet charmant où les grâces font leur toilette. Dans cette amoureuse retraite j’éprouve un doux saisissement. Tout m’y rappelle ma maîtresse, tout m'y parle de ses attraits, je crois l'entendre, et mon ivresse la revoit dans tous les objets. Ce bouquet, dont l’éclat s’efface, toucha l'albâtre de son sein ; il se dérangea sous ma main, et mes lèvres prirent sa place. Ce chapeau, ces rubans, ces fleurs, qui formoient hier sa parure, de sa flottante chevelure conservent les douces odeurs.


Voici l’inutile baleine où ses charmes sont en prison. J' aperçois le soulier mignon que son pied remplira sans peine. Ce lin, ce dernier vêtement... il a couvert tout ce que j’aime ; ma bouche s' y colle ardemment, et croit baiser dans ce moment les attraits qu'il baisa lui-même. Cet asile mystérieux de Vénus sans doute est l’empire. Le jour n’y blesse point mes yeux ; plus tendrement mon coeur soupire ; l' air et les parfums qu'on respire de l' amour allument les feux. Parois, ô maîtresse adorée ! J’entends sonner l’heure sacrée qui nous ramène les plaisirs ; du tems viens connoître l'usage, et redoubler tous les désirs qu'a fait naître ta seule image.
L'ABSENCE

Huit jours sont écoulés, depuis que dans ces plainesun devoir importun a retenu mes pas. Croyez à ma douleur, mais ne l'éprouvez pas. Puissiez-vous de l'amour ne point sentir les peines ! Le bonheur m'environne en ce riant séjour. De mes jeunes amis la bruyante allégressene peut un seul moment distraire ma tristesse ; et mon coeur aux plaisirs est fermé sans retour. Mêlant à leur gaîté ma voix plaintive et tendre, je demande à la nuit, je redemande au jour cet objet adoré qui ne peut plus m' entendre. Loin de vous autrefois je supportois l'ennui ; l'espoir me consoloit ; mon amour aujourd'hui ne sait plus endurer les plus courtes absences. Tout ce qui n'est pas vous me devient odieux.

Ah ! Vous m'avez ôté toutes mes jouissances ; j' ai perdu tous les goûts qui me rendoient heureux ; vous seule me restez, ô mon Éléonore ! Mais vous me suffirez, j'en atteste les dieux ; et je n' ai rien perdu, si vous m' aimez encore.