Bienvenue à tous sur le blog Fragments de Cerveau, consacré aux citations, aux mots d'esprits, à l'humour noir, aux poèmes, aux stances, aux extraits de films, et tous autres jeux de mots. Je vous souhaite une bonne lecture et quelques éclats de rires.




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samedi 17 janvier 2009

MA MORT


De mes pensés confidente chérie, toi, dont les chants faciles et flatteurs viennent par fois suspendre les douleurs dont les amours ont parsemé ma vie ; lyre fidèle, où mes doigts paresseux trouvent sans art des sons mélodieux, prends aujourd'hui ta voix la plus touchante, et parle-moi de ma maîtresse absente.
Objet chéri, pourvu que dans tes bras de mes accords j’amuse ton oreille, et qu'animé par le jus de la treille, en les chantant, je baise tes appas ; si tes regards, dans un tendre délire, sur ton ami tombent languissamment ; à mes acens si tu daignes sourire ; si tu fais plus, et si mon humble lyre sur tes genoux repose mollement, qu' importe à moi le reste de la terre ?
Des beaux esprits qu’importe la rumeur, et du public la sentence sévère ? Je suis amant, et ne suis point auteur. Je ne veux point d’une gloire pénible ; trop de clarté fait peur au doux plaisir. Je ne suis rien, et ma muse paisible brave, en riant, son siècle et l’avenir. Je n’irai pas sacrifier ma vieau fol espoir de vivre après ma mort. ô ma maîtresse !
Un jour l’arrêt du sortviendra fermer ma paupière affoiblie. Lorsque tes bras, entourant ton ami, soulageront sa tête languissante, et que ses yeux soulevés à demiseront remplis d' une flamme mourante ; lorsque mes doigts tâcheront d'essuyertes yeux fixés sur ma paisible couche, et que mon coeur, s'échappant sur ma bouche, de tes baisers recevra le dernier ; je ne veux point qu’une pompe indiscrètevienne trahir ma douce obscurité, ni qu'un airain à grand bruit agité annonce à tous le convoi qui s' apprête. Dans mon asile, heureux et méconnu, indifférent au reste de la terre, de mes plaisirs je lui fais un mystère ; je veux mourir comme j' aurai vécu.
LES ADIEUX


Séjour triste, asile champêtre,

qu' un charme embellit à mes yeux,

je vous fuis, pour jamais peut-être !

Recevez mes derniers adieux.

En vous quittant, mon coeur soupire.

Ah ! Plus de chansons, plus d’amours.

Éléonore ! ... oui, pour toujours

près de toi je suspends ma lyre.